2024
Vidéo, noir et blanc, 10 min.
Réalisation/ montage/ son: Hedi Ladjimi
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Un homme creuse une tombe.
À travers un linceul, souvenirs et images du présent se mêlent..
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Notes sur «Et après la terre»
La caméra est fixe. Un drap est placé devant l’objectif. Le souffle d’un vent léger fait onduler le tissu,
et à chaque mouvement, des images apparaissent puis disparaissent.
Des végétaux, un homme qui creuse la terre, un couloir, un chien, des mains, des visages…
Les images s’enchaînent, se superposent et s’éteignent, semblables à ces pensées que l’on tente de saisir au seuil du sommeil.
Comme le vent, ce qui se déroule ici échappe à toute maîtrise. En arabe, le mot vent se dit «rih».
Il résonne avec «rouh»,qui signifie âme. Mais l’âme se traduit aussi par «nafs» un mot qui partage une racine commune avec «nafas »(respiration).
Il existe une connexion secrète, presque poétique, entre le vent, l’âme et la respiration.
Le voile placé devant l’objectif évoque l’image du fantôme.
D’ailleurs, le premier à se figer devant la caméra est un chien. Ce dernier est réputé pour sa capacité à percevoir ce qui échappe au monde des vivants.
Hedi Ladjimi